Les dénominations surréalistes de viande et de produits laitiers, ça suffit ! Les organisations européennes de l’élevage lancent une campagne contre l’utilisation abusive des dénominations de viande
6 octobre 2020
Les dénominations surréalistes de viande et de produits laitiers, ça suffit ! Les organisations européennes de l’élevage lancent une campagne contre l’utilisation abusive des dénominations de viande

Le débat sur l’utilisation de dénominations de viande et produits laitiers pour des imitations végétales est bien plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord. Si le Parlement européen décide dans le mois à venir de cautionner l’exploitation du vide juridique en matière de dénomination de denrées alimentaire s et de protéger les dénominations telles que « saucisse végétarienne » ou « burger végétarien », cela reviendra à ouvrir une boîte de Pandore qui aura un impact à long terme sur les consommateurs ainsi que sur les éleveurs ; mais le Parlement n’a pas pris la pleine mesure de la situation. Le secteur européen de l'élevage décide donc de se mobiliser et de lancer la campagne européenne intitulée « Ceci n’est pas un steak ».

Aujourd’hui, un groupe d’organisations représentatives du secteur de l’élevage européen a lancé une nouvelle campagne et un appel à la mobilisation à tout le secteur suite au nouveau blocage au sein du Parlement européen à propos des dispositions du règlement relatif à l'OCM sur les dénominations de viande. Les députés européens ont à nouveau ouvert la discussion déjà menée l’an dernier, dans le but d'amener la reconnaissance juridique de dénominations telles que « burger végétarien » et « saucisse végétarienne ». Le député européen Eric Andrieu a proposé de laisser le soin à la Commiss ion de trancher sur la question cruciale des dénominations de viande via des actes délégués, à condition qu’elle accepte la reconnaissance de noms tels que « burger végétarien » et « saucisse végétarienne ». Rejeter la faute sur la Commission de la sorte e st inacceptable aux yeux des agriculteurs ; de plus, c’est en contradiction totale avec la proposition initiale votée l'an dernier ! Le groupe d'organisations appelle les eurodéputés à réfléchir en profondeur à l’impact et aux conséquences de la généralisa tion de tels termes, qui favorise des pratiques de commercialisation trompeuses et injustes.

À l’occasion du lancement de l'initiative, Jean Pierre Fleury, président du groupe de travail «Viande bovine » du Copa Cogeca, a déclaré : « Pour le secteur européen de l'élevage, il ne s’agit pas d’une lutte, mais simplement d’un appel à la juste reconnaissance et au respect du travail fourni par des millions d'agriculteurs européens et de travailleurs du secteur de l’élevage. Je n’ai pas peur de dire que nous sommes clairement face à un détournement culturel. Certaines agences de marketing y ont délibérément recours afin de semer la confusion chez le consommateur, en donnant l’impression que substituer un produit par un autre n’a aucune conséq uence en termes d’apport nutritionnel. Si l’on ouvre cette porte, sous couvert de bonnes intentions, on s’expose à l’apparition d’autres dénominations trompeuses à l’avenir. On se dirige vers la création d’un meilleur des mondes où le marketing est déconne cté de la réalité des produits ; cela revient à se tirer une balle dans le pied ! »
La campagne de communication « Ceci n’est pas un steak » suscite des questions fondamentales concernant l’information aux consommateurs, notre patrimoine culturel et le pouvoir du marketing moderne, qui n’hésite pas à mélanger les intérêts des grandes multinationales et les valeurs.
Dans le manifeste de la campagne, les organisations européennes soulignent que, lorsqu’il s’agit de produits végétariens, on a tendance à oublier que les agriculteurs européens ont un intérêt tant pour les protéines végétales que les protéines animales, et ne s’opposent pas à la production de protéines végétales pour les produits végétariens. Toutefois, les imitations à base de végétaux qui tendent à copier les dénominations et caractéristiques des produits laitiers ou carnés doivent trouver leur propre voie. Le secteur végétal doit redoubler d’efforts en matière de créativité.
Plutôt que d’investir dans des activités de lobbying, ces entreprises doivent se pencher sur de nouveaux concepts de marketing, afin de gagner la confiance des consommateurs et de trouver une solution au parad oxe fondamental du secteur végétal que constitue l’imitation par des produits à base de végétaux. Un secteur cherchant à séduire la majorité ne devrait pas avoir à se faire un nom en axant son marketing sur des produits existants et en entrant en guerre co ntre ces derniers !

La campagne sera composée d’une série d’initiatives, dans les jours précédant le vote, visant à sensibiliser quant à l’importance du débat sur les dénominations de viande.
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FIN
pour la vidéo: Click HERE
pour le communiqué de presse en pdf: Cliquez ICI
Pour plus d'information sur la campagne, veuillez consulter le manifeste: ICI


Cette campagne est soutenue par les organisations européennes suivantes :
CLITRAVI (Industries européennes transformatrices de viandes), EFFAB (Forum européen des éleveurs d’animaux de reproduction), AVEC (Association européenne des transformateurs et négociants de volaille), Copa Cogeca (La voix unie des agriculteurs et de leurs coopératives dans l’Union européenne), IBC (Fédération internationale des bouchers), UECBV (Union européenne du commerce du bétail et des métiers de la viande)

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